L’irrigation gravitaire, utilisée notamment dans les rizières, est une méthode gourmande en eau, à laquelle on privilégie d’autres alternatives en France. La plupart du temps, les agriculteurs choisissent des méthodes d’irrigation par aspersion. La micro-irrigation et les possibilités d’économie d’eau séduisent de plus en plus de professionnels. Au-delà des méthodes d’irrigation, certains changements fondamentaux sont essentiels pour s’adapter aux nouvelles contraintes climatiques mondiales. Zoom sur la thématique eau et agriculture.
L’irrigation gravitaire en agriculture
Dans le monde, 80 % de l’irrigation repose sur les principes de l’irrigation gravitaire. Cela ne se réserve pas seulement aux pays asiatique, puisque certaines régions françaises continuent à l’utiliser. On peut notamment retrouver cette méthode d’irrigation dans les Hautes-Alpes.
En quoi consiste la méthode d’irrigation gravitaire ?
On l’appelle aussi l’irrigation par sillon ou encore l’irrigation de surface. Elle consiste à acheminer de l’eau grâce à des canaux, puis des rigoles. Le ruissellement de l’eau va permettre de submerger les cultures ou de s’infiltrer dans les sols de façon naturelle. Les plantes vont donc pouvoir consommer l’eau dont elles ont besoin.
Cette méthode existe depuis le 15e siècle. Elle n’utilise ni électricité ni énergie fossile pour fonctionner.
L’irrigation gravitaire : un choix peu économe
L’irrigation gravitaire revêt pourtant un certain nombre d’inconvénients. Tout d’abord, il s’agit de la solution la moins économe en eau. Les canaux sont de véritables réserves d’eau à ciel ouvert, où l’on constate d’importants phénomènes d’évaporation. Le réchauffement climatique ne devrait pas être favorable à l’utilisation de cette méthode d’irrigation dans l’agriculture pour les années à venir.
Pour les agriculteurs, cela pose aussi des problèmes au niveau des sols. La présence d’humidité excessive pendant certaines périodes de l’année peut favoriser l’apparition de maladies. On observe aussi une diminution du rendement, due à l’incapacité de gérer les carences nutritionnelles des plantes.
L’irrigation par aspersion en agriculture
L’irrigation par aspersion est une méthode plus élaborée, qui fait notamment appel à l’installation de canalisations. C’est donc un choix coûteux pour les agriculteurs.
Irriguer grâce aux canons à eau : mode d’emploi
L’irrigation par aspersion est sans aucun doute la plus connue des particuliers. C’est effectivement la plus visible, puisqu’elle consiste généralement à utiliser des arroseurs canons dans les champs. Les plantes vont donc être arrosées par une sorte de pluie artificielle, à intervalles réguliers.
L’irrigation par aspersion : bon ou mauvais choix pour l’agriculture ?
L’irrigation par aspersion est une méthode coûteuse, puisqu’il faut compter entre 4 000 et 4 500 € par hectare à équiper, dès lors qu’il y a des canalisations à installer. C’est en revanche une excellente façon de faire des économies d’eau.
L’agriculteur va aussi pouvoir choisir des moments stratégiques pour déclencher l’arrosage de ces cultures. Par exemple, l’été, on privilégie un arrosage pendant les périodes les plus fraîches, à savoir tôt le matin ou le soir. On pourra aussi s’adapter à la météo, en coupant complètement l’arrosage en cas de pluie.
La micro-irrigation en agriculture
La micro-irrigation est la méthode la plus économe en eau. Elle permet effectivement de cibler très précisément la zone d’arrosage et la quantité d’eau délivrée dans les cultures.
Le principe de l’irrigation au goutte-à-goutte
La micro-irrigation fonctionne comme le goutte-à-goutte dans les jardins des particuliers. Cela consiste à acheminer de l’eau en petite quantité, directement au niveau des plans. L’un des plus grands atouts de cette méthode d’irrigation réside dans la possibilité de contrôler avec beaucoup de précision le débit d’eau et la localisation de l’irrigation. Cela permet donc de réduire la consommation d’eau.
Par rapport à la méthode par aspersion, la micro-irrigation permet d’économiser 20 à 30 % d’eau. En termes de préservation de cette ressource, il s’agit donc sans aucun doute de la meilleure méthode d’irrigation pour le domaine de l’agriculture.
Les enjeux de l’irrigation localisée
La micro-irrigation est aussi une installation coûteuse pour les agriculteurs. Il faut compter entre 1 500 et 3 500 € par hectare, les systèmes les plus coûteux étant les systèmes enterrés. Ce sont aussi ces derniers qui permettent de faire le plus d’économie, en évitant au maximum l’évaporation de l’eau. La micro-irrigation enterrée sera donc favorisée dans les régions les plus chaudes, comme dans le Sud de la France.
Il y a aussi des aspects techniques à prendre en compte avec la micro-irrigation. Il faut connaître précisément les besoins des plantes, pour assurer une irrigation suffisante. Par ailleurs, ce type de système doit être entretenu régulièrement, pour assurer des performances optimales.
Il existe des formations pour apprendre les principes de cette irrigation. On peut aussi choisir de faire appel à des professionnels du pilotage de l’irrigation en maraîchage, pour optimiser l’installation.
Comment réduire le besoin d’irrigation dans l’agriculture ?
À cause du réchauffement climatique, il y a actuellement urgence à réduire la quantité d’eau utilisée dans l’agriculture. De plus en plus d’agriculteurs choisissent de pratiquer une agriculture résiliente. Il ne s’agit plus de chercher à produire le maximum, mais de produire de la qualité, dans les conditions offertes par la nature.
Cela peut donc passer par le choix de variétés de légumes ou de céréales moins gourmandes en eau. L’utilisation de variétés résistantes à la sécheresse peut ainsi permettre d’économiser 200 à 300 mètres cubes d’eau par hectare et par an.
La mise en place de paillage peut aussi permettre de réduire le phénomène d’évaporation, pour limiter les besoins en eau. Cette méthode, utilisée en complément de la micro-irrigation est peut-être la solution de demain pour produire de façon éco-responsable.

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